Retour sur le suivi d’occupation des nichoirs à mésanges et chauve-souris – Agri nichoirs
Lors de la journée de 2020, à l’issue de la partie de présentation / apport de connaissances, avait été proposé par Agrinichoirs un atelier de réalisation de nichoirs afin que chacun des producteurs présents puisse repartir avec une dizaine de nichoirs à mésange ainsi qu’une dizaine de nichoirs à chauve-souris, soit idéalement de quoi couvrir un hectare de cultures.
Comment s’organise le suivi ?
Entre mi-Août et fin Septembre, il s’agit de la meilleure période pour réaliser le suivi d’occupation : les mésanges ont quitté les nids, on peut donc manipuler les nichoirs et regarder s’ils ont été occupés sans déranger les oiseaux. A contrario, pour les chauves-souris, il s’agit de la période de reproduction, et donc les chances de les observer dans les abris sont plus grandes, ce qui permet de valider l’occupation.
Pour les nichoirs à mésanges, il suffit d’enlever le couvercle et de regarder si un nid a été installé au fond du nichoir, ou pas. Pour le suivi, si un nid est présent, il est enlevé. Cela facilite les observations pour l’année suivante : si un nouveau nid est observé, on peut être sûr que le nichoir aura de nouveau été occupé, sinon il peut y avoir confusion avec le nid précédent, réutilisation ou non, … l’occupation n’est pas certaine.
Attention, il peut arriver que des fourmis ou des guêpes aient pris possession du nid. Il convient d’être attentif au moment de l’ouverture du bouchon pour ne pas se faire surprendre.
Pour les nichoirs à chauves-souris c’est à l’aide d’une caméra et d’un bras télescopique que l’on vérifie l’occupation. Si le nichoir se trouve au-dessus d’une surface qui s’y prête, des traces d’occupation peuvent être notées (déjections).
Qu’attendre comme occupation ?
L’occupation des nichoirs repose sur de très nombreux paramètres : taille de la parcelle, culture en place, conduite agronomique, couverture du sol, environnement proche, … Elle est donc difficile à prédire. Pour autant il faut savoir qu’à la saison hivernale, une mésange peut prospecter jusqu’à 1400 arbres par jour pour la recherche d’un lieu où nicher. Cela explique comment des nichoirs nouvellement installés trouvent locataires alors que le lieu n’était peut-être pas des plus accueillants sur les dernières décennies.
Les premières années, certaines parcelles vont présenter des taux d’occupation très élevés (plus de 50%), alors que d’autres mettrons peut-être 3 années avant d’attirer les volatiles. Ce genre d’essais s’expérimente sur le moyen-long terme et requiert de la patience et de l’observation.
Peut-on aller plus loin ?
Dans l’idée, l’installation de nichoirs est un premier pas sur les questions de biodiversité, de lutte grâce aux auxiliaires, d’amélioration des pratiques agricoles.
Disposer quelques nichoirs n’a rien de contraignant et apporte en général des résultats rapides : en moins d’un an, on peut observer des nichées.
Pour autant, dans l’idéal, cette démarche et ces résultats doivent encourager à aller plus loin. Les étapes suivantes consistent alors à s’intéresser aux animaux hébergés et travailler à leur procurer un environnement favorable : implantation de haies, enherbement, travail du sol adapté, présence de mares, … et ainsi, progressivement et intelligemment, faire évoluer ses pratiques agricoles vers davantage de biodiversité.
Contact :
Fanny Vernier, conseillère arboricole à la Chambre d'Agriculture du Var :
06 22 16 22 49 ou fanny.vernier@var.chambagri.fr